Par Morgan Couturier

La situation sanitaire ne s’étant pas suffisamment améliorée aux yeux d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, ce dernier a complètement modifié ses plans. Et donc les nôtres.

Le cadeau était attendu, presque espéré. Hélas, comme avec tout présent, l’insatisfaction est toujours un élément à prendre en compte. Il en sera ainsi du déconfinement offert aux Français par Jean Castex et son gouvernement, ce jeudi 10 décembre 2020, à l’issue d’une nouvelle allocution télévisée, où ce dernier se sera clairement satisfait de posséder « le dispositif le plus protecteur d’Europe ».

La 3ème vague est dans toutes les têtes

Finies donc, les attestations de déplacement, rangées au placard au profit d’un retour au couvre-feu, effectif à compter de ce mardi 15 décembre. Toutefois, si la formulation est séduisante, le gouvernement a néanmoins souligné un léger rebond des contaminations ces derniers jours, un motif suffisant valable pour motiver un renforcement des règles initialement présentées par le président de la République le 24 novembre dernier.

« Le couvre-feu sera durci par rapport à ce que nous avions annoncé. D’une part, il débutera dès 20 heures, et non à 21 heures. D’autre part, il sera strictement contrôlé avec des possibilités de dérogations limitées », a dévoilé le Premier ministre, dont les propos furent appuyés par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lequel a expressément « demandé à renforcer le dispositif » de contrôles.

 

Des dérogations possibles aux seuls motifs du travail, de la santé et des motifs familiaux impérieux

De fait, puisque « les policiers protègent nos vies en nous contrôlant », les esprits les plus festifs auront sûrement souligné l’absence de dérogations au couvre-feu pour la nuit du 31 décembre, à la différence de la nuit de Noël qui « occupe une place à part », dans le cœur des Français. Si les déplacements seront ainsi illimités et facilités le soir du 24 décembre, le réveillon du nouvel an sera lui, sujet à un contrôle policier conséquent et limité à six adultes.

« Il est certain que les regroupements seront combattus. Nous mobiliserons beaucoup », a signifié le ministre de l’Intérieur, tablant au passage sur la mobilisation de plus de 100 000 agents de police. Quand on sait que ces derniers, encore récemment insultés par Emmanuel Macron ont le moral dans les chaussettes, on peut douter de leur motivation. A juste titre.

Pour le nouvel an, le gouvernement mobilisera beaucoup

Les fêtes de fin d’année réduites à la simple célébration du 24 décembre, les Français pourront toujours se satisfaire de la possibilité de se déplacer comme bon leur semble, bien que l’interdiction d’utiliser les remontées mécaniques dans les stations de ski et la prolongation des fermetures des cinémas, théâtres et autres lieux culturels « pour trois semaines supplémentaires », restreignent fortement le champ des activités.

« La logique est d’éviter les flux à un moment où nous devons les réduire autant que possible », s’est justifié Jean Castex qui a malgré tout tenu à maintenir l’échéance du 20 janvier pour une réouverture programmée de tous les autres établissements. Les indépendants et les restaurateurs tenteront de s’en satisfaire, au même titre que les sous-traitants du monde de l’événementiel, à qui le gouvernement a ouvert l’accès au FSE.

Les Français déconfinés, l’essentiel est donc de croire en un futur plus réjouissant. « Les trois premiers mois de l’année prochaine doivent nous permettre de passer un cap », a espéré le chef du gouvernement. Reste qu’avec des chiffres à la hausse et des vacances propices à « une augmentation des contacts sociaux », le cadeau promis par le Père Noël semble voué à prendre une forme bien connue, celle d’un nouveau confinement. L’adage dit vrai : jamais deux sans trois ?