Par Morgan Couturier
Moins d’un mois après son sacre obtenu au Pavillon Gabriel à Paris, la Mégevanne, Aurélie Collomb-Clerc peine encore à réaliser la portée de son titre de meilleure pâtissière de l’année 2021. Une consécration que la jeune femme doit à son talent et à une passion assumée sur le tard.
À force de l’entendre, il serait tentant de valider cette fameuse pensée selon laquelle la gourmandise serait « une source inépuisable de bonheur ». Chose dite, succomber à ses plaisirs a vite fait de nous transporter en cuisine, derrière ces fourneaux qu’arpente quotidiennement Aurélie Collomb-Clerc. Un jeune visage dessiné dans les coulisses du restaurant Flocons de Sel, où depuis peu, la gastronome affiche le sourire radieux d’une meilleure pâtissière de l’année.
« Je n’y attendais pas », explique-t-elle encore surprise par ce dénouement imprévu, intensifié par une importante concurrence étoilée. « Être nommée parmi les candidates, c’était déjà une surprise. Alors remporter ce titre de meilleure pâtissière, c’est encore plus incroyable. C’est une vraie récompense d’être élue par ses pairs », poursuit-elle. Une consécration même, pour cette jeune femme de 32 ans, lancée sur le tard dans l’univers de la pâtisserie.
À peine diplômée, elle séduit Megève et le chef Emmanuel Renaut
La faute à quelques tâtonnements dissimilés le long d’un cursus scolaire indécis, partagé entre le droit et une indomptable frénésie pour la cuisine. « La fac, ce n’était pas fait pour moi. Puis la pâtisserie, j’ai toujours aimé cela. Alors je me suis dit, je suis tellement passionnée, je veux en faire mon métier », raconte-t-elle.
Le souvenir de kougelhopfs préparés en compagnie de sa grand-mère aidant alors à se motiver, Aurélie Collomb-Clerc sut se conforter dans son idée, à exploiter chaque parcelle de sa formation pour « passer tous les diplômes que je pouvais passer ».
Un tremplin pour l’avenir ?
Quatre en six ans, avec pour parfaite conclusion, un tablier d’employé dans les cuisines du chef Emmanuel Renaut obtenu en 2016. « Il m’a donné ma chance malgré mon manque d’expérience. Il a fallu que je fasse mes preuves », soutient-elle. Celles-ci ne mirent pas longtemps à être dressées dans ses assiettes, son amour des plantes et des fleurs de montagne s’associant idéalement à la cuisine créative du gastronome mégevan. À commencer par la reine-des-prés, parfaite expression d’une cuisine faite de passions.
Un maître-mot imparable, que sa récente reconnaissance ne saurait perturber. « Je ne veux pas m’éparpiller. Je reste focus dans mon travail, même si ce titre est un tremplin dans le sens où il va me donner beaucoup plus de visibilité. Le chef me pousse d’ailleurs à m’affirmer », glisse-t-elle en guise de conclusion. Après tout, Paul Bocuse lui-même l’assurait, « la gourmandise est le péché des bonnes âmes » !