Photos © Saby Maviel
Par Marc Polisson
Propriétaire depuis 10 ans d’un appartement sur la route de Rochebrune, l’horloger lyonnais est un fidèle de la station haut-savoyarde dont il dévale les pistes inlassablement tous les week-ends en saison. Nous l’avons suivi une journée pour découvrir son circuit megevan. Ça dépote !
C’est dans l’ancien hôtel « Perce-Neige », réhabilité et divisé en appartements en 2003 que Jean-Louis Maier a établi don camp de base megevan. Ses trois enfants ont appris à skier dans les 3 Vallées où Jean-Louis a eu ses habitudes durant une vingtaine d’années, logeant soit à l’hôtel, soit chez des amis. En 1998, il loue pour la première fois à Megève. « On s’est tout de suite senti bien ». Depuis 2003, le rituel est immuable, chaque week-end que Dieu fait, Jean-Louis fait le voyage pour rejoindre la perle des Alpes. A-t-il délaissé Courchevel pour se rapprocher de ses clients lyonnais ? Il rigole : « Je ne fais pas business ici. Mais si un ami veut absolument m’acheter une montre, je me laisse faire ! » Et d’assurer : « J’ai une jambe à Lyon et l’autre à Megève, mais je ne pourrai pas vivre ici toute l’année ». Sa compagne Karine Fontaine, négociatrice chez Sotheby’s Lyon le rejoint le samedi en fin d’après-midi après sa dernière visite. Idem durant les vacances scolaires même si Arthur, Laura et Margaux ont depuis longtemps quitté les bancs de l’école. « J’aime quand il y a du monde . Megève est ma respiration. Sur ses hauteurs, je peux enfin oublier le socialisme à la française… » s’amuse-t-il.
Lors du réveillon du nouvel an, il a convié ses amis au Perce Neige. Parmi eux, Nicolas Duquesne, qui a repris l’enseigne Pelloux Sport après avoir passé une quinzaine d’années sur les circuits de Formule 1 pour le compte de Bridgestone. Entre deux descentes apéro à « La Calèche », les deux comparses évoquent la conjoncture économique. « La crise est-elle montée jusqu’à Megève ? » l’interrogeons-nous. « Ça commence. Les deux dernières saisons ont été top car l’enneigement était maximal. Mais l’on sent que les gens montent moins souvent qu’avant. En janvier, j’ai pris l’air à défaut de prendre l’oseille ! » conclut le skiman dans un grand éclat de rire. Jean-Louis a déjà rejoint « La Consigne », boutique mitoyenne de la télécabine du Chamois où il laisse ses skis durant toute la saison. Un bisou appuyé à Danny Magnin « la BB de Megève » et quelques minutes plus tard, il attaque ses premières pistes « à la cool et pour longtemps ». Vers 14h, on le retrouve attablé sur la terrasse de « Super Megève », une de ses cantines d’altitude préférées où il fait le tour des tables pour embrasser son monde. Et de lier tout naturellement la conversation avec sa voisine, une Britannique bien conservée, sur le thème coquet du temps qui passe. « Age is an attitude » le complimente-t-elle, saupoudrant de rose les joues de notre horloger dont les aiguilles sont désormais bloquées sur 58 annuités.
Le soleil décline à vitesse grand V et Jean-Louis qui n’est pas du genre à décliner les invitations de se mettre en chasse de précieuses victuailles pour l’apéro. Direction la laiterie Gaiddon puis l’épicerie de Megève, tenue depuis 2008 par Hubert Celeyron, un personnage haut en couleurs et aux vitrines réfrigérées des mieux achalandées. Au retour, passage devant le cinéma de Megève et de pester contre le gérant qui ferme la salle un samedi sur deux. « C’est incompréhensible ! » fulmine celui qui adore se faire une toile de temps à autre. Mais ce soir-là, Jean-Louis n’était pas d’humeur à poser son postérieur dans un fauteui. Son circuit nocturne nous emmènera au Delicium puis à la Sauvageonne (lire pages suivantes). Retour au bercail à 4h du matin !
Les bons plans de Jean-Louis Maier à Megève
Un circuit chronométré
10h30 – Maison de la Presse
C’est ici que Jean-Louis vient faire le plein de quotidiens (Le Figaro et L’Equipe) et de magazines (L’Express et Le Point), en regrettant que Le Progrès ne parvienne plus jusqu’à Megève. Mais ce jour-là, c’est la saga politico-sentimentale en une de Closer qui a retenu toute son attention…
24, place de la Résistance – Tel 04 50 58 98 85
10h45 – La Calèche
Mitoyen du mythique Mont Blanc, c’est le spot idéal pour échanger autour d’un café-croissant sur les derniers potins avec Nicolas Duquesne (Pelloux Sports).
4, rue Monseigneur Conseil – Tel 04 50 58 99 13
11h00 – La Consigne
Service trois étoiles dans ce ski shop tenu par Danny Magnin et ses neveux Henry et Mathieu qui présente l’avantage de donner directement sur la télécabine du Chamois. Il faut compter 200€ pour pouvoir y entreposer ses skis pendant toute la saison. Il y a certes une liste d’attente « mais les amis de Jean-Louis sont nos amis » dixit Danny, la BB de Megève.
60, impasse du Chamois – Tel 04 50 91 80 14
14h00 – Super Megève
Spécialités de viandes grillées au barbecue dans la cantine de Jean-Louis qui y retrouve tous ses amis lyonnais (ce jour-là les couples Pedrini, Dantzekian et Bret) et l’accueil *** de Raymond. Les non-skieurs peuvent venir à pied en grimpant dans la télécabine du Mont d’Arbois. Quand JLM fait des infidélités à Annie Campoy, c’est pour se rendre au Radaz (Côte 2000), à La Mandarine (Mont d’Arbois), à l’Alpette (maison Sibuet) ou encore au Chalet forestier, fief de ses amis Jean-Pierre et Sylvie Caponi.
Rochebrune – Tel 04 50 21 22 05
18h00 – Laiterie Gaiddon
Un immense plateau de fromages dans un cadre raffiné que cette jolie boutique créée en 1933. Ouverte 365 jours par an, elle est tenue par Catherine Gaiddon, représentante de la 3ème génération.
79, rue Ambroise Martin – Tel 04 50 21 22 31
18h30 – L’épicier de Megève
En face des 5 rues, cette institution qui ravitaille à domicile les plus beaux chalets de Megève est réputée pour la qualité de ses produits et la personnalité d’Hubert Celeyron, son patron depuis 4 ans. « On fait des études et on finit épicier » rigole cet ancien ingénieur sur les plateformes pétrolières. « La clientèle lyonnaise, c’est difficile à travailler ! » se marre-t-il en remplissant à ras bord le panier de JLM…
Place des 5 rues – Tel 04 50 21 01 73
19H30 – Apéro à l’appart’
Pour accueillir princesse Karine au coin du feu, champagne Ruinart et côte-rôtie et quelques douceurs déterrées du côté de Richerenches sur pain grillé. Parker n’en perd pas une miette.
21h00 – Le Delicium
Repaire des branchés, « cette petite pizzeria de quartier » dixit son patron Nicolas Peter a deux spécialités : le risotto à la truffe et les sets de Thibault Ruchon, chaque week-end.
Route de Rochebrune – Tel 04 50 21 37 15
22h00 – La Sauvageonne
Perpétuel flash-back. C’est ici le 30 décembre 20xx que Jean-Louis repère une jolie amazone qui chevauche les tables à grandes enjambées. Cave à cigares, salon fumeur et bar DJ, l’établissement de Nano est un must. « Nano anime et accueille… surtout les clients fidèles ! » rigole Jean-Louis. Karine y retrouve ses copines Gaëlle et Sylvie, tandis que Jean-Louis échange au coin du bar avec Nicolas Farrer, Alexandre Faure avant de descendre au DJ bar. Fin des hostilités tard dans la nuit.
2637, route de Leutaz – Tel 04 50 91 90 81